Puis dépose un baiser dans le cou plié par la lecture.
Les fesses sont perchées sur le plan de travail, une jambe est relevée jupe retroussée nu pied posé sur radiateur froid, l’autre pénètre au rythme d’un minutieux balancier les particules huileuses et poivrées de la pièce pourtant aérée. Le piment a muté.
Ici, les toits sont plats ; la lune, impatiente.
Mon humeur vaporeuse borde le pvc de la fenêtre. Ma peau imprime les derniers orangés de ce jour printanier avant de plonger, mi vêtue, dans les lumières carrées des appliques. Ainsi serai-je froidement découpée, rendue éclatante sur le plateau des visions nocturnes avoisinantes.
Le soir, chaque corps devient réfléchissant. Mes cheveux noirs sont rehaussés d’une pince pigments d’or bouleversante. Ils regagnent à leurs pointes les seins glacés gonflés d’exhibition sous le léger coton.
Tu m'excites.
La lecture est stoppée.
Pardon pour le manque d’intimité, ce soir, la lune est pleine.
Tu m'excites.
D’un haut le cœur, les crocus ont parlé.
Idiot, j'ai parlé de l'oranger du Mexique, je ne veux pas de toi.
Des rires.
Les yeux plongent dans le plaisir. Les lèvres entrouvertes, ainsi compromises, arrachent au quotidien une texture sublime.
Le livre encombre désormais. Il se referme, balancé, oublié.
De toute façon, je connaissais la fin, je commence toujours par la dernière phrase.